Les oeuvres de Pierre Louÿs
Le 7 janvier 1882, Pierre Louÿs commence la rédaction de son journal intime, poursuivie jusqu’en avril. Il reprendra l’exercice entre 1888 et 1890, soit d e18 à 20 ans. Ce sont des impressions de jeunesse, il y relate les épreuves du baccalauréat, l’achat d’un ouvrage de Victor Hugo ou sa visite à Paul Verlaine hospitalisé.
En 1891, Pierre Louÿs lance la conque , revue qui connait onze numéros et dans laquelle collaborent : Verlaine, Heredia, Leconte de Lisle, Gide, Léon Blum, Valery.
En 1892, âgé de 22 ans, paraît à l’Art indépendant, un petit recueil de vingt-cinq poèmes, Astarté, tiré à cent exemplaires.
Chrysis ou la cérémonie matinale, l’Art indépendant, 1893.
Poésies de Méléagre, traduction, l’Art indépendant, 1893.
Lêda ou la louange des bienheureux ténèbres, l’Art Indépendant, 1893.
La maison sur le Nil ou les apparences de la Vertu, l’Art Indépendant, 1894.
Scènes de la vie des courtisanes de Lucien de Samosate, traduction, l’Art Indépendant, 1894.
Le 12 décembre 1894 Les chansons de Bilitis paraissent à l’Art Indépendant. Un succès d’estime monté comme une énorme farce : Louÿs fait croire à la traduction de poèmes antiques, il en est le véritable auteur.
Le 28 mars 1896, Pierre Louÿs publie au Mercure de France Aphrodite , dans une relative indifférence jusqu’à un article dithyrambique de François Coppée, le 16 avril, en une dans Le journal ; le succès est immédiat et colossal. Le critique le plus lu de l’époque n’écrit rien moins que ceci :
« Vous n’avez pas lu Aphrodite ! Alors qu’est-ce-que vous faites entre les repas ? Sachez qu’on n’a rien écrit de plus parfait en prose française depuis le Roman de la Momie et depuis Salammbô… ».
Byblis changée en fontaine, conte, Borel, 1898.
La femme et le pantin, roman espagnol, Mercure de France, 1898.
Une volupté nouvelle, conte, Borel, 1899.
L’homme de Pourpre, nouvelle, Borel, 1901.
Les aventures du roi Pausole, roman, Fasquelle, 1901.
Sanguines, conte, Fasquelle, 1903.
Archipel, récits et articles, Fasquelle, 1906.
Les trois roses de Marie-Anne, conte, Ferroud, 1909.
En 1916, il tombe sur des notes rédigées à l’époque de sa liaison avec Marie et reprend un poème qui sera en de ses chef d’œuvre : le Pervigilium Mortis.
Extraits :
« Ouvre sur moi tes yeux si tristes et si tendres,
Miroirs de mon étoile, asiles éclairés,
Tes yeux plus solennels de se voir adorés,
Temple où le silence est le secret d’entendre.
Quelle île nous conçut des strophes de la mer ?
Onde où l’onde s’enroule à la houle d’une onde,
Les vagues de nos soirs expirent sur le monde
Et regonflent en nous leurs eaux couleur de chair. »
On y retrouve un fragment du poème L’Apogée, directement inspiré par la liaison avec Marie de Régnier et la soirée du 29 novembre 1898 qui avait laissé l’impression de « l’heure éternelle » :
« Rappelez-vous qu’un soir nous vécûmes ensemble
L’Heure unique où les dieux accordent, un instant,
A la tête qui penche, à l’épaule qui tremble,
L’esprit pur de la vie en fuite avec le temps.
Rappelez-vous qu’un soir, couchés sur notre couche,
En caressant nos doigts frémissant de s’unir,
Nous avons échangé de la bouche à la bouche,
La perle impérissable où dort le souvenir. »
Poëtique, Crès, 1917.
En 1919, Pierre Louÿs est l’auteur d’une polémique : il attribue les œuvres de Molière à Corneille en s’appuyant sur une étude des textes.
Le crépuscule des nymphes, conte, Montaigne, 1925.
Trois filles de leur mère, roman, Aux dépens d’un amateur et pour ses amis, 1926.
Manuel de civilités pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926.
Poésies, Crès, 1926.
Psyché, roman, Albin Michel, 1927.
Maddalou, poèmes en prose.
Œuvres complètes en 13 volumes, aux éditions Aubier-Montaigne, 1929-1931 : ils y manquent de nombreux textes.
En 1945 le Pervigilium Mortis est publié chez Albin Michel.
En 1988, Jean-Paul Goujon publie Pierre Louÿs , une vie secrète 1870-1925, ouvrage de référence.
Le professeur Robert Fleury publie en 1999 Le Mariage de Pausole aux Editions Christian Bourgeois sur la relation de Pierre et Marie. Chez le même éditeur Jean-Paul Goujon publie le Dossier secret Pierre Louÿs – Marie de Régnier, en 2002.
L’exposition Marie de Régnier, muse et poète de la belle époque organisée par la Bibliothèque National de France à l’Arsenal en 2004, sous la direction de Marie de Laubier, a fait l’objet d’un catalogue indispensable.